La Banque Centrale Européenne devient le principal créancier d’Atos

La Banque Centrale Européenne prend une place centrale dans l’économie en devenant le principal créancier d’Atos. Découvrez les implications de cette évolution majeure pour l’entreprise et le secteur financier dans son ensemble.

La Banque Centrale Européenne devient le principal créancier d’Atos

Selon des informations révélées par « La Lettre » et confirmées par des sources internes, la Banque Centrale Européenne (BCE) détiendrait environ 20% de la dette obligataire du groupe informatique français Atos, ce qui représente environ un demi-milliard d’euros d’obligations. Cette situation fait de la BCE le principal créancier d’Atos à titre individuel, reléguant ainsi les autres créanciers au second plan.
Cette nouvelle est une surprise pour le marché, car la présence de la BCE parmi les créanciers d’Atos était jusqu’ici passée inaperçue. Elle serait le résultat des mesures de « quantitative easing » décidées par l’ancien président de la BCE, Mario Draghi, entre 2015 et 2017. Depuis juillet 2023, la BCE a cessé de réinvestir dans les titres de dette arrivant à échéance, mais elle conserve encore 312 milliards d’euros d’obligations d’entreprise.
Les trois titres de dette d’Atos détenus par la BCE arrivent à échéance en mai 2025, novembre 2028 et novembre 2029, avec des taux d’intérêt allant de 1% à 2,5%. La France est le pays le plus bénéficiaire du programme d’achats de titres d’entreprise (CSPP) de la BCE, avec 31% des obligations détenues, suivie de l’Allemagne et de l’Espagne avec respectivement 22% et 10%.

Des conséquences sur les négociations de sauvetage

Avec cette position de premier créancier, la BCE sera certainement consultée lors des négociations pour le sauvetage d’Atos. Selon nos informations, les autres créanciers seraient prêts à faire preuve de souplesse et à trouver des mécanismes pour satisfaire les attentes de la BCE, même si celles-ci ne sont pas encore connues.
L’avenir d’Atos reste incertain, avec deux consortiums rivaux qui se disputent le rachat de l’entreprise. D’un côté, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et le hedge fund Attestor ont fait une offre, tandis que de l’autre côté, le fondateur de Onepoint, David Layani, a également proposé une solution de sauvetage.

Un rejet de l’offre de Daniel Kretinsky

Selon « La Tribune », un groupe de créanciers obligataires d’Atos a récemment envoyé un courrier rejetant l’offre de Daniel Kretinsky et de son partenaire. Cette offre prévoyait l’annulation de 4 milliards d’euros de dettes, ce que les créanciers jugent excessif. Ils ont quant à eux proposé l’abandon de 1,8 milliard d’euros de dettes, sous certaines conditions.
Le consortium emmené par Daniel Kretinsky a réagi en affirmant que leur offre était entièrement financée et que le risque d’une nouvelle restructuration était trop élevé pour Atos. Les négociations se poursuivent et une décision doit être prise d’ici fin mai, selon l’administratrice judiciaire en charge du dossier.
Cette nouvelle situation, avec la BCE en tant que principal créancier d’Atos, pourrait avoir un impact significatif sur les négociations en cours et sur l’avenir de l’entreprise. Les prochaines semaines seront donc cruciales pour déterminer quel consortium prendra le contrôle d’Atos et comment la dette sera renégociée.