Le journal 20 Minutes bouscule les codes en abandonnant le papier pour se focaliser sur sa version en ligne, entraînant une réduction de ses effectifs. Une transition qui marque un tournant majeur dans l’industrie des médias.
Le journal 20 minutes abandonne le format papier pour se concentrer sur sa version en ligne et réduit ses effectifs
Le quotidien gratuit « 20 minutes », dernier journal de ce type distribué en France, a annoncé qu’il abandonnera sa formule papier à partir de septembre pour se concentrer exclusivement sur sa version en ligne. Cette décision fait suite à des difficultés financières rencontrées ces dernières années malgré plusieurs réorganisations.
Une mesure accompagnée de suppressions de postes
Selon une source interne, l’arrêt de la version papier du journal s’accompagnera de 56 suppressions de postes. Cependant, la direction de « 20 minutes », contrôlée par les groupes Ouest-France et Rossel, n’a pas confirmé ce chiffre. Cette réduction d’effectifs est une conséquence directe de la transition vers le numérique, qui nécessite une réorganisation interne.
Une présence réduite en province
« 20 minutes », fondé en 2002, est le dernier journal papier gratuit distribué en France, après l’arrêt de Metronews en 2015 puis de CNews en 2021. Malgré une présence autrefois étendue, la formule papier du journal s’est réduite ces dernières années, n’étant plus distribuée que dans huit villes : Paris, Lille, Lyon, Aix-en-Provence, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Montpellier. Cette réduction de la présence en province s’explique par les difficultés financières rencontrées par le journal.
Un projet de réorganisation tourné vers le numérique
La décision d’abandonner la formule papier fait partie d’un projet de réorganisation de « 20 minutes », visant à se concentrer sur le numérique pour faire face au déclin de la presse papier. Ce projet comprend le transfert de la régie publicitaire numérique du journal vers 366, régie de l’ensemble de la presse quotidienne régionale. Ce transfert implique également des suppressions de postes.
Un historique scandinave
« 20 minutes » a été lancé en France en 2002 par le groupe norvégien Schibsted, qui opérait déjà dans ce créneau dans d’autres pays européens. Très rapidement, le journal a rencontré un grand succès auprès du public français, mais a également suscité des critiques de la part des médias traditionnels, qui dénonçaient une « presse au rabais » et une concurrence déloyale.
L’avenir dans le numérique
Malgré les difficultés financières auxquelles il a dû faire face, « 20 minutes » cherche aujourd’hui à se réinventer dans le numérique. En mai 2023, le journal a lancé sa chaîne télé consacrée à l’Ile-de-France, sur le canal 32 de la TNT francilienne. Le projet de la direction est de renforcer les synergies entre la vidéo et le numérique afin de proposer une nouvelle expérience aux lecteurs.
En abandonnant le format papier et en se concentrant sur sa version en ligne, « 20 minutes » espère ainsi se moderniser et faire face aux nouveaux défis de l’industrie des médias. Toutefois, cette transition ne se fait pas sans conséquences, puisque des postes seront supprimés. Un tournant majeur pour ce journal qui a marqué l’histoire de la presse gratuite en France.
