L’impact de l’intelligence artificielle sur l’édition juridique
Dans le secteur de l’édition juridique, l’intelligence artificielle générative est en train de révolutionner les pratiques. Les principales entreprises du domaine, telles que LexisNexis, Lefebvre Dalloz et Lamy Liaisons, ont récemment annoncé ou lancé des robots conversationnels alimentés par l’IA générative. Ces outils sont destinés aux avocats, juristes, experts comptables, chargés des ressources humaines et des comités sociaux et économiques des entreprises.
Des outils pour les professionnels du droit
Lamy Liaisons a annoncé lors d’un forum qu’il organisait à Paris le lancement de son outil basé sur l’IA en septembre, associé à une refonte ergonomique de sa plateforme numérique pour les juristes. Avec le soutien de sa maison mère, le groupe scandinave Karnov, qui dispose d’un pôle technologique en Espagne, Lamy Liaisons compte sur ses 300 ingénieurs pour développer cette solution. Lefebvre Dalloz, quant à lui, a récemment commercialisé une plate-forme d’aide à la recherche et à l’analyse de documents juridiques, en numérisant ses archives. LexisNexis, déployé aux États-Unis et dans d’autres pays, propose également une solution d’IA générative, Lexis + AI.
Un gain de temps pour les professionnels du droit
Ces outils ont pour ambition de libérer les professionnels du droit de tâches répétitives et chronophages telles que l’analyse de documents, la recherche de jurisprudence ou encore la traduction. Les retours d’expérience aux États-Unis montrent que l’outil d’IA générative de LexisNexis a permis aux utilisateurs de gagner en moyenne 11 heures par semaine. Les éditeurs juridiques s’appuient sur leurs vastes corpus de données pour entraîner ces robots. Lamy Liaisons dispose par exemple de 12 millions de documents avec 470 000 mises à jour annuelles.
Des partenariats et des investissements importants
Pour développer leurs outils d’IA, les éditeurs juridiques ont noué des partenariats avec des acteurs de l’IA tels que Microsoft, ChatGPT, Anthropic et OpenAI. Cependant, ces développements nécessitent des investissements conséquents. Pour accélérer dans le domaine de l’IA, LexisNexis a par exemple prévu plusieurs centaines de millions d’euros au niveau mondial.
Une fiabilité et une sécurité renforcées
Afin d’éviter tout dérapage, les éditeurs ont limité les réponses des robots aux seules bases de données qu’ils possèdent. Ils ont ainsi fait le choix de l’exhaustivité pour garantir un taux très faible d’erreurs ou d’hallucinations de l’IA. Néanmoins, certains éditeurs, comme Lefebvre Dalloz, ont opté pour la prudence en excluant par défaut les jurisprudences des réponses de leur outil.
Le potentiel de croissance de l’édition juridique
Grâce à l’IA, le secteur de l’édition juridique connaît une dynamisation de son activité. Selon Thomson Reuters, le marché mondial des contenus et logiciels juridiques représente environ 10 milliards de dollars de revenus pour les éditeurs et devrait connaître une croissance annuelle de 6 à 8 %.
En conclusion, l’intelligence artificielle générative offre de nouvelles perspectives aux professionnels du droit en les déchargeant des tâches répétitives et en leur permettant d’accéder plus rapidement à l’information juridique pertinente. Ces outils promettent également une fiabilité et une sécurité renforcées, bien que des précautions soient prises pour minimiser les erreurs. L’innovation dans le domaine de l’IA ouvre de nombreuses opportunités de développement pour l’édition juridique.