Les véritables responsables de la crise agricole
La crise agricole qui frappe notre pays depuis de nombreuses années a des causes multiples et complexes. Pourtant, il est essentiel de pointer du doigt les véritables responsables de cette situation préoccupante. Voici une liste non exhaustive de ces acteurs de l’agro-industrie qui jouent un rôle clé dans l’appauvrissement des agriculteurs et dans la détérioration de notre santé et de notre environnement.
LDC, le géant de la volaille qui plume les éleveurs
LDC est le contrôleur de 40 % du marché de la volaille en France. Ce groupe, propriétaire de marques telles que Le Gaulois et Maître Coq, exerce une emprise considérable sur les éleveurs de volailles de chair. En les contractant et en possédant des abattoirs, LDC les maintient dans une dépendance totale, les privant ainsi de débouchés alternatifs. Cette situation fait de l’éleveur un simple « sous-traitant », engendrant un profond mal-être au sein de la profession.
Avril, le géant de l’agro-industrie
Avril est le cinquième groupe agro-alimentaire français. Il incarne parfaitement l’alliance entre intérêts économiques, financiers et politiques dans le secteur agricole. Son président, également à la tête du syndicat agricole majoritaire FNSEA, contribue activement à la politique d’industrialisation de l’agriculture française. Avril réalise une grande partie de son chiffre d’affaires à l’étranger, dans des domaines aussi variés que la production d’aliments, la chimie, l’énergie et les agrocarburants. Son influence considérable alimente la crise agricole dans notre pays.
Bayer, le puissant lobby des pesticides et des semences
Bayer, numéro un mondial des semences et des pesticides, est célèbre pour son rachat de Monsanto et son herbicide controversé, le Round Up. En plus d’empoisonner les agriculteurs et l’environnement, Bayer exerce un poids commercial qui rend les exploitants agricoles dépendants de ses produits. Ce géant pharmaceutique et agrochimique allemand investit également massivement dans des activités de lobbying au niveau européen, luttant contre l’interdiction des pesticides et pour le développement des OGM, ce qui nuit considérablement à l’agriculture durable.
Lactalis, la multinationale qui profite des produits laitiers
Lactalis, premier groupe mondial du secteur laitier, est largement responsable de la paupérisation des agriculteurs. Alors que le prix du lait augmentait pour les consommateurs, les marges brutes des éleveurs diminuaient tandis que celles des entreprises agro-alimentaires et de la grande distribution augmentaient de manière disproportionnée. Cette répartition inéquitable des bénéfices est inacceptable. De plus, Lactalis a été éclaboussé par divers scandales, tels que la contamination du lait infantile ou encore la pollution des cours d’eau, révélant son manque de considération pour l’environnement et la santé publique.
E. Leclerc, le leader de la grande distribution
Le groupe E. Leclerc, leader de la grande distribution en France, joue un rôle majeur dans la crise agricole. En contrôlant une part importante du marché, il a le pouvoir d’imposer des prix de vente très bas aux agriculteurs, qui en sont souvent réduits à vendre leurs produits à perte. De plus, E. Leclerc est régulièrement accusé de contourner la législation française pour obtenir des tarifs encore plus avantageux auprès des producteurs. Cette recherche du profit à tout prix est préjudiciable pour les agriculteurs et pour la qualité des produits proposés aux consommateurs.
FNSEA, défenseur historique de l’agriculture industrielle
Avec 212 000 adhérents, la FNSEA est le syndicat agricole majoritaire en France. Malheureusement, ses dirigeants défendent souvent les intérêts de l’agro-industrie au détriment de l’agriculture paysanne et biologique. En cogestion avec les gouvernements successifs, la FNSEA favorise l’agriculture industrielle et soutient des politiques qui alimentent la crise agricole. La réforme de la Politique agricole commune (PAC) européenne, demandée de longue date par de nombreux acteurs du secteur, devrait permettre de mieux orienter les subventions publiques vers les agriculteurs les plus vulnérables et vers la transition agroécologique.
Des solutions pour sortir de la crise agricole
Pour pallier les difficultés rencontrées par les agriculteurs, il est essentiel de mettre en place des mesures concrètes. Parmi les solutions possibles figurent notamment :
- La remise en question des Accords de libre-échange
- L’instauration d’un prix plancher pour les produits agricoles
- L’encadrement des marges des transformateurs et de la grande distribution
- L’établissement d’un prix minimum pour les produits importés
- La réforme de la Politique agricole commune (PAC) européenne
- Un accompagnement massif des agriculteurs dans la transition agroécologique
Il est temps de prendre des mesures radicales pour sortir de la crise agricole et permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail. La préservation de notre santé et de notre environnement en dépendent.